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Zack Reece, un artiste qui place la transmission au coeur de sa mission  – Grand Paris Popu

Zack Reece, un artiste qui place la transmission au coeur de sa mission 

Il aura fallu cinq ans à Zack Reece pour passer du studio de danse de son quartier à une tournée mondiale. Artiste polyvalent, le Clichois revient dans la ville où sa passion est née.

Zack Reece dans le hall d’entrée de l’hôtel de l’Imprimerie

Un bruit de santiags résonne sur le parquet. Zack Reece vient d’arriver dans le hall d’entrée de L’Imprimerie, un hôtel quatre étoiles qu’il a l’habitude de fréquenter pour travailler. Ici, tout le monde le connaît. Et si ce n’est pas le cas, il peut compter sur son aisance naturelle pour y remédier. L’artiste revient d’un shooting vidéo pour son prochain album : Amour Noir. Artiste multi casquettes, Zack, 37 ans, n’est pas du genre à s’enfermer dans une case. Musique, danse, chant, chorégraphie, direction artistique : sa palette est aussi large que son ambition, débordante. 

Une ascension fulgurante

Enfant du quartier de Sanzillon, à Clichy, il grandit bercé par les mélodies de reggae, de jazz et de blues de sa mère chanteuse. “Je l’ai suivi à tous ses concerts”, raconte-t-il en souriant. À douze ans, Zack assiste ébahi au spectacle de danse de fin d’année d’une amie. Une révélation : les yeux brillants, il s’extasie : “moi aussi, je vais le faire”. Le jeune Clichois pousse la porte de la maison des associations de la ville et l’idylle commence.

Deux ans plus tard, il met le cap sur les studios parisiens. À Clichy, une année de danse coûte 30 euros. À Paris, c’est le tarif pour deux cours. Parfois, il se contente d’observer les cours derrière la vitre, passionné. “Je ne voulais pas louper la moindre information.” Les professeurs remarquent sa détermination et finissent par l’inviter gratuitement à leurs cours. 

Jusqu’au jour où sa carrière prend un tournant. “Je m’en rappellerai toute ma vie, Billy Crawford me dit ‘ça te dit de faire ma tournée’ ?”, se remémore Zack. Pour ce passionné, la réponse est évidente. Sa mère, elle, ne partage pas son euphorie. “Elle n’a pas été à l’école comme moi. C’est le système anglais en Jamaïque. Tu arrêtes l’école très tôt, parce que c’est payant.” Lui est encore lycéen et l’idée de stopper ses études dès maintenant est inenvisageable pour sa mère.

Zack n’a pas sa langue dans sa poche, comme l’attestent les nombreux avertissements de conduite dans ses bulletins. Pourtant, c’est grâce à son proviseur qu’il obtiendra la bénédiction de sa mère. “Vous savez, votre fils est différent. Peut-être que l’éducation ne peut pas lui offrir ce qu’il lui faut. S’il excelle dans la danse, l’Education nationale ne peut pas lui apporter plus”, lui dit-il. Zack lui en est reconnaissant. Il regarde au ciel. “J’allais pas fuguer…”. L’artiste prend un moment et lance avec aplomb : “Si, j’aurais probablement fugué, en fait.”

Tout s’enchaîne. Tournée de Billy Crawford et de Matt Pokora, stage à Los Angeles, juré dans une émission de danse en Géorgie, chorégraphe pour Janet Jackson, Drake ou encore Mac Miller : le Clichois se fait un nom. Mais Zack est un insatiable. Quelque chose lui manque. Il rêve de musique. 

“Pouvoir inspirer des gens, c’est ça la magie! »

Déterminé, il se forme pendant dix ans dans les piano-bar, en plus de son activité de danse. Un rythme effréné. “Je finissais à trois heures et le lendemain, je devais repartir à sept heures. Mais c’est pas grave, c’était ma mission.” Il signe en label, mais cela ne décolle pas. Zack est assigné au milieu de la danse et a du mal à se faire reconnaître pour autre chose, même s’il persiste. “Je veux laisser quelque chose. J’essaie de transmettre aux gens. Ce qu’on m’a donné aujourd’hui, je peux le donner à d’autres et c’est peut être ça ma mission.”

En janvier, il s’apprête à redonner des cours de danse au studio G BASE à Gennevilliers, à 15 minutes de Clichy. Un partage qui lui tient à cœur. “Pouvoir inspirer des gens, c’est ça la magie ! C’est pas de se retrouver à danser à côté de James Bond en train de faire des pubs. Je prends plus de plaisir à passer des moments comme ça et à discuter avec les gens”, assure-t-il.

Aujourd’hui, plus de 20 ans après avoir quitté Sanzillon, Zack prépare un concert avec la mairie de Clichy pour juin 2025. “Je reviens avec tous les arts que j’ai maturés, pour remplir une salle, c’est magnifique”, s’enthousiasme-t-il.

Thelma Gallicere