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Pascal Donnadieu, le coach de basket au «métier de fou» – Grand Paris Popu

Pascal Donnadieu, le coach de basket au «métier de fou»

Après 37 ans aux manettes, Pascal Donnadieu raccroche le maillot. L’emblématique entraîneur de Nanterre 92 a emmené le petit club de la ville jusqu’au sommet du basket français. Tout en restant lui-même.

Dans son bureau du Palais des sports, Pascal Donnadieu collectionne les souvenirs © Camille Fauqueur

Dans son bureau, les souvenirs s’entassent. Médailles de toutes les couleurs, maillot de Victor Wembanyama, ballons signés par les joueurs du club… Sur une des nombreuses affiches qui habillent les murs, une inscription : «Pascal Donnadieu – Médaille d’argent – Jeux Olympiques de Tokyo».

Depuis quelques mois, Pascal Donnadieu a troqué son statut d’entraîneur pour celui de directeur sportif du club de basket de Nanterre. Un tournant pour celui qui a passé 37 années sur le banc des coachs. «En terme de temps, ça ne s’est pas amélioré, je passe toujours mes semaines là-bas. Mais maintenant, je suis en arrière-plan, c’est beaucoup moins de pression», explique le petit homme aux cheveux poivre et sel.

Une vie autour du ballon

Enfant, Pascal Donnadieu se rêve journaliste sportif. À 7 ans, il lit L’Équipe dans sa chambre du quartier résidentiel du Mont-Valérien, à Nanterre. «J’étais fou de sport. Je connaissais tous les clubs de rugby, de foot, j’étais une vraie Bible. Devant la télé, je commentais les épreuves du Tour de France.» Pour chercher la source de cette passion, pas besoin d’aller très loin. Son père, cadre informatique chez Thomson, entraîne le club de basket du quartier. «C’est comme ça que j’ai attrapé le virus», lance-t-il. À 8 ans, le futur entraîneur est déjà sur le terrain. «Le plus vieux souvenir que j’ai avec un ballon, c’est mon premier match. J’ai sept ans et on perd 4-2. Il faut croire que je ne m’en suis jamais vraiment remis», plaisante-t-il.

Pourtant, il a fait du chemin depuis. S’il aime jouer, il trouve vite sa voie dans l’entraînement. Dès ses 16 ans, Pascal donne bénévolement des cours à l’école de basket de Nanterre. Un passe-temps qui, année après année, prend de plus en plus de place. Alors qu’il est employé de banque, son groupe d’amis lui demande de les coacher deux fois par semaine. Pour Pascal, impossible de résister à l’appel du ballon. Il crée l’équipe qui deviendra celle de Nanterre 92 et part de la plus basse division du basket. Habillé d’un gilet noir floqué à l’effigie du club, il se rappelle. «Au départ, c’était vraiment une aventure entre copains. Après les matchs, on sortait, on s’amusait.» Mais le coaching marche mieux que prévu. L’équipe évolue, monte division après division. Onze au total, pour arriver à un niveau national. Pascal lâche le poste à la banque qu’il occupait depuis quinze ans pour se consacrer totalement au basket. «C’est comme ça que l’épopée a commencé.»

Quand il en parle, l’entraîneur aux multiples titres se positionne presque en usurpateur. «Je n’étais pas programmé pour ça du tout. La logique de ma vie, c’était d’être un joueur qui, sur un malentendu, pouvait jouer à un niveau intermédiaire. Pas plus.» Sans compter sur ses talents de coaching. Avec son équipe, Pascal Donnadieu rafle les titres : coupe de France, championnat de France, il devient aussi assistant en équipe de France. Sur deux participations olympiques, deux médailles. En 2011, il est élu meilleur entraîneur Pro B de l’année. Sur son grand siège de bureau noir, le petit homme au grand destin ne réalise toujours pas.

Le relationnel au cœur de tout

La recette du succès ? Beaucoup de passion, de l’implication et surtout, un grand soin des relations. Pendant ses années de coaching, l’entraîneur aux multiples titres a mis un point d’honneur à instaurer un climat chaleureux avec les joueurs. «Je connais leurs caractères, je suis complice avec eux. À partir du moment où tu donnes ta confiance, on te le rend sur le terrain. Tout ça, c’est surtout une aventure humaine» , explique Pascal avec la moue joyeuse qui ne le quitte pas.

Une carrière dans laquelle il s’implique corps et âme. «Quand on fait ce métier avec passion comme je l’ai fait, c’est du 24 heures sur 24, on ne décroche jamais.» Quitte à empiéter sur sa vie personnelle. «C’était difficile de profiter des repas de famille le dimanche après avoir perdu un match le samedi. Avec l’expérience, j’ai appris le rire forcé», blague-t-il. «Je pense que c’est un métier de fou. Beaucoup de gens se séparent.» Cette année, lui fête ses 35 ans de mariage avec sa femme, rencontrée lorsqu’il travaillait à la banque.

Aujourd’hui, Pascal Donnadieu habite à Roissy-en-Seine. À huit kilomètres de Nanterre, il peut désormais décrocher du basket quelques heures par semaine avec des amis qui ne sont pas du milieu. Une vie plus détendue, mais jamais trop loin des parquets.