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Tristan Trouvé, le réalisateur made in Ivry – Grand Paris Popu

Tristan Trouvé, le réalisateur made in Ivry

À 22 ans, Tristan Trouvé est à la tête de Super 149, un collectif de passionnés de cinéma. En collaboration avec la mairie, il s’apprête à organiser des stages de cinéma, à partir du mois de février. Retour sur le parcours de ce jeune Ivryen.

L’appartement de Tristan Trouvé est décoré par ses affiches de films préférées. ©Dina Bekhouche

Studio 149. C’est le nom du nouveau projet du collectif de production et de transmission cinématographique de Tristan Trouvé qui sort ce vendredi, au cinéma Le Luxy à Ivry-sur-Seine. «La mairie m’a donné carte blanche pour réaliser un teaser de notre nouveau partenariat. Dès février 2025, on va proposer des stages de cinéma aux jeunes pour partager avec eux ce que l’on sait», dévoile-t-il. Faute de locaux, la municipalité leur prête des salles pour leurs formations.

La passion de Tristan Trouvé pour le cinéma n’est pas nouvelle. «À l’âge de 5 ans, mon père m’emmenait régulièrement voir des films au cinéma Le Luxy. La première fois, j’ai vu Winnie L’Ourson», s’amuse-t-il. Chanteur d’opéra, son père a forgé son éducation à la culture et au cinéma. «Quand je lui ai parlé de mes projets, il m’a dit de me lancer et qu’il me soutiendrait. Il contribue à mon évolution. Comme il est intermittent du spectacle, on discute aussi beaucoup du fait de vivre de sa passion», confie-t-il.

Des premiers pas au lycée

BTS audiovisuel en poche, le jeune homme fait ses premières armes cinématographiques. «Avec un ami, on a voulu faire un premier film. On s’est enfermés dans ma chambre et on l’a réalisé sans aucune connaissance de la production», se remémore-t-il. Le titre de cette première œuvre ? Le cinéma est à nous. Faute de diffuseurs, Tristan Trouvé prend l’initiative de fonder son collectif. C’est la naissance du Super 149.

Super comme Super 8. «C’est une caméra qui filme en 8 millimètres et le nom d’un film qui m’a beaucoup marqué quand j’avais dix ans», explique-t-il. 149 pour le numéro de la rue, montrant l’attache particulière de Tristan Trouvé pour ce territoire. «Ça fait maintenant dix ans que j’habite à temps plein ici», précise celui qui a fait dans l’enfance des allers-retours entre Saint-Denis, où vit sa mère, et le logement de son père à Ivry-sur-Seine.

Scolarisé au lycée Romain Roland, il y fait ses premiers pas dans le septième art. «Le prof de cinéma m’a demandé si j’étais intéressé, j’ai voulu essayer. Il m’a fait aimer la technique et l’écriture», souligne Tristan Trouvé. Il choisit alors cette discipline comme spécialité au bac. Une fois diplômé, le jeune homme entre en BTS puis intègre l’Eicar, l’école de cinéma d’Ivry.

«Spectateur, j’ai ressenti le besoin d’en parler»

Réalisation de teasers pour Netflix ou Courir ou encore captation du LVMH Prize… Tristan Trouvé multiplie les expériences lors de son alternance à la librairie 7L, ancienne propriété de Karl Lagarfeld. En 2023, il est primé au concours Coreus Coup de pouce – organisé par Ivry pour soutenir le projet d’un jeune. De quoi lui permettre de réaliser le court-métrage Traîtres regards, co-produit par la ville et diffusé au Luxy. Le thème : les violences policières. «J’en ai été témoin devant mon lycée, où il y avait souvent des blocus. J’ai ressenti le besoin d’en parler, c’est ma plus grande fierté», assure-t-il. 

Ses films préférés ? Les Quatre Cents Coups et Le Voyage de Chihiro. «Pour moi, un film réussi est une œuvre qui nous touche sans que l’on soit directement concerné par le thème», ajoute-t-il. Dans la même veine, le jeune réalisateur souhaite transmettre un message d’espoir et apporter une lecture différente sur des enjeux sociétaux. 

En deuxième année de Master de production et management des entreprises, le jeune homme souhaite être son «propre patron». De chef opérateur à monteur, il veut tout comprendre. «Pour pouvoir diriger des équipes, il faut avoir conscience du rôle et du travail de chacun pour mieux conseiller», assure-t-il. Chez Tristan Trouvé, l’humain passe avant tout. Sur les tournages, il porte une attention particulière aux personnels. «J’ai assisté à des tournages mal organisés, donc je sais ce que je ne veux pas voir sur mes productions», poursuit-il. 

Le réalisateur en herbe est déjà en pleine discussion avec un studio de production pour son sixième court-métrage. En attendant, Tristan Trouvé continue ses collaborations avec la municipalité et le cinéma Le Luxy. Toujours dans une dynamique de partage, il voudrait aller plus loin dans sa démarche : «J’aimerais que le studio 149 s’étende sur tout le territoire, notamment dans les milieux ruraux et les lieux où la culture est vue comme inaccessible».

Dina Bekhouche