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Sur le marché aux puces, une envie pressante d’infrastructures sanitaires – Grand Paris Popu

Sur le marché aux puces, une envie pressante d’infrastructures sanitaires

Ouvert du samedi au lundi, le marché aux puces de Montreuil accueille des milliers de visiteurs chaque week-end. En attendant le début de sa rénovation en 2025, les 400 puciers et leurs clients déplorent l’absence de sanitaires et de poubelles sur le marché.

Dans les allées du marché aux puces de Montreuil, lundi 16 décembre 2024. © Constance Sade

Sur un stand de vêtements pour enfants, une femme est à la recherche de bonnes affaires. Elle lève la tête un instant, fronce les sourcils et scrute les horizons. « Ça sent le pipi », murmure Laura*. « L’hygiène laisse à désirer, il n’y a même pas de toilettes », poursuit la cliente. En réalité, il y en a deux, situées à chaque extrémité du marché aux puces de Montreuil, mais les usagers reprochent au lieu son manque de propreté et d’infrastructures.

Déchets papiers, sanisettes en panne, odeurs d’urine… Les plus anciennes puces d’Île-de-France font partie du plan de réaménagement de la Porte de Montreuil. Les travaux de rénovation du marché sont prévus pour l’été 2025 et comprennent la réfection du sol, l’ajout d’arbres dans les allées et l’installation de nouvelles toilettes. Casquette rouge sur la tête, Djamel Zidani est un habitué des lieux. « Treize vraies toilettes, sept pour hommes et six pour femmes », précise-t-il avec fierté. À la tête du syndicat des commerçants des puces de Montreuil, ce fripier s’est battu pour obtenir ces WC. « Depuis 2005, on demande toilettes et poubelles pour les vendeurs et les acheteurs. » De 8 heures à 18 heures 30, les commerçants s’affairent derrière leurs stands. Une large amplitude horaire qui justifie selon lui un tel aménagement.

Maxime* aligne des valises emballées dans du plastique sur son stand. « Certains se permettent même d’uriner entre les camions, c’est n’importe quoi », affirme-t-il d’un ton ferme. Comme lui, beaucoup de commerçants dénoncent des incivilités. Un enjeu que le plan de rénovation du marché entend combattre en renforçant les infrastructures et la sécurité.

Pour aller aux toilettes, à chacun sa technique

Le visage à peine visible derrière son stand de produits de cuisine en tout genre, Mohammed est un enfant du marché aux puces de Montreuil. « J’ai repris le stand que tenait mon père, je connais ce marché par cœur », raconte-t-il. Pour aller aux toilettes, le trentenaire a ses habitudes. « Je vais toujours dans un café en face du marché, par contre je suis obligé de consommer et de laisser mon commerce sans surveillance… » 

Ses homologues féminines sont de plus en plus nombreuses à tenir un stand sur le marché. Trait d’eye-liner doré sur chaque paupière, une dame assise derrière son étal de djellabas flambants neuves attend ses clients. « Nous les femmes, on est obligées d’aller là-bas », fustige Rabia, en pointant du doigt l’hôtel en face du marché. Se rendre aux seules sanisettes présentes ? « Même pas en rêve, elles sont très sales et souvent cassées. » Pourtant, elle débourse 120 euros par mois pour ce stand de six mètres carrés. La commerçante de 58 ans attend plus de confort et critique « l’irrespect total de l’intimité des femmes et des mamans », qui doivent se contenter de toilettes mixtes sans aménagement pour changer leurs bébés.

Une ambiance « comme nulle part ailleurs »

Un jeune homme en doudoune termine d’encaisser une cliente et rejoint Rabia sur son stand. « Au marché de la Croix-de-Chavaux, eux, ils ont tout : les toilettes, les poubelles, les infrastructures, tout ! » insiste-t-il. Les puces font pâle figure par rapport au marché montreuillois, rénové il y a peu. « Il n’y a pas du tout de poubelles pour les clients », ajoute la vendeuse désespérée. Installée depuis les années 1990 sur le marché des puces, cette commerçante est attachée à son emplacement et veille à sa propreté. Elle tend un grand sac en plastique rouge. « Moi, j’ai ma propre poubelle pour éviter que les clients jettent tout partout », se félicite-t-elle.

Dans l’une des allées des puces de Montreuil, une femme évite de marcher sur les détritus qui jonchent le sol. « Ça m’arrive de pas savoir où mettre mes déchets, et c’est souvent les commerçants qui les prennent gentiment. » Habituée des lieux, Caroline se rend toujours chez les mêmes marchands. Cette comptable de 53 ans préfère voir le côté positif des choses. « Ça reste un marché convivial, s’exclame-t-elle, les commerçants sont nos amis. Et ça, on le retrouve nulle part ailleurs ! »

* Prénoms modifiés

Constance Sade