Ce mardi 17 décembre, une trentaine de militants se sont réunis devant l’hôtel de ville de Nanterre pour la cause palestinienne. Une énième manifestation qui s’inscrit dans des années de soutien à la Palestine.
Mardi 17 décembre, des manifestants appellent à la paix sur la place de l’hôtel de ville / Manon Rasplus
« Nanterre engagée pour la paix et le respect du droit international ». Sur le pont à côté de l’hôtel de ville, une pancarte installée par la municipalité donne le ton. À quelques mètres de là, depuis 18h30 ce mardi 17 décembre, une trentaine de militants sont rassemblés devant l’hôtel de ville. « Apartheid, occupation, colonisation, ça su-ffit ! »… Des slogans sont scandés et couvrent la musique palestinienne, diffusée par une enceinte.
« On organise souvent des manifestations », explique Christine Post, présidente de l’antenne de Nanterre de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) depuis 7 ans. Elle souligne aussi que cette mobilisation n’est qu’un exemple d’actions menées localement par les groupes et associations de la ville. « On organise des débats, des concerts, des projections de films à Nanterre », précise-t-elle. En plus des actions locales, les associations participent aussi à de plus grandes mobilisations : « On est aussi très présents sur Paris, notamment lors des manifestations et des mouvements nationaux ».
Un soutien qui ne date pas d’hier
Raphael Adam, le mairie de la ville, est lui aussi sur place. Tout un symbole. Ce dernier réaffirme le soutien de la ville au micro : « Nanterre demande un cessez-le-feu ! » Ce soutien apporté par Nanterre à la cause Palestinienne ne date pas d’hier. En décembre 2015, sur une initiative municipale, la ville avait déjà levé des fonds pour la Palestine. Cet argent avait permis d’acheter une ambulance pour la commune d’Aizaria avec laquelle Nanterre est jumelée.
Béret sur la tête, l’ancien maire, Patrick Jarry a lui aussi fait le déplacement. Il explique : « Nanterre a toujours été du côté des citoyens qui se battent pour leurs droits, pour leur peuple ! Que ce soit pour Mandela, pour la guerre en Algérie, pour les Ukrainiens, pour la Palestine… C’est ancré dans l’identité de notre ville ». Mais l’ancien maire confesse aussi que la cause palestinienne lui tient à cœur personnellement : « Moi-même je me suis rendu en Palestine en mai 2024, je suis revenu le cœur brisé».
Plusieurs figures phares de la mobilisation palestinienne à Nanterre sont présentes. Parmi elles, Taoufiq Tahani, président d’honneur de l’AFPS. Ce Nanterrien avait déjà adressé une lettre à François Hollande en 2017, le priant d’affirmer son soutien à la lutte de Marwan Barghouthi, figure de la cause palestinienne, détenu en Israël depuis 2002. Aujourd’hui, Taoufiq Tahani continue de porter plusieurs revendications. « Il faut rétablir la boussole du droit international», assène-t-il D’un point de vue local, l’activiste reste extrêmement mobilisé. « Depuis le 7 octobre 2023, nous avons organisé plein de rassemblements. D’ailleurs, vendredi, nous organisons une marche aux flambeaux.
Une mobilisation citoyenne divisée
Dans la trentaine de personnes présentes, on compte surtout des représentants d’associations et de partis politiques. Quelques autres nanterriens sont aussi venues manifester leur soutien à la cause. Parmi eux : Lina et Lucie. Pour ces deux trentenaires, ces manifestations sont un moyen de recentrer l’attention sur la cause palestinienne. « J’ai le sentiment que les gens passent vite à autre chose. Moi je pense qu’il faut continuer à se mobiliser pour que les gens n’oublient pas ce qu’il se passe là-bas », explique Lina.
Les militants ont beau appeler à des mobilisations pacifiques, les risques de débordement demeurent. Ce mercredi 18 décembre, lors du match de basket entre Nanterre et l’équipe israëlienne de Hapoël Holon, des tensions ont éclaté. Des militants pro-Palestine ont déployé des drapeaux, envahi le terrain et des échauffourées ont éclaté en tribunes. Sept d’entre eux ont été interpellés et placés en garde à vue.
Manon Rasplus