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Kaaviya Thillaichivam, la jeunesse au service de l’intérêt général

Membre du conseil local des jeunes d’Aubervilliers, la jeune femme travaille aujourd’hui pour le Bureau d’information jeunesse, en cultivant l’engagement dans sa vie personnelle comme professionnelle.

Dans le petit local du Bureau d’information jeunesse (BIJ), Kaaviya Thillaichivam s’assoit sur le canapé deux places blanc et noir. Elle est ici chez elle, rien de plus normal pour la jeune femme de 23 ans qui, à côté de son engagement au conseil local des jeunes d’Aubervilliers, travaille depuis trois ans pour le BIJ. Celui-ci accueille les jeunes de 13 à 25 ans au sein de son point info, afin de les accompagner dans leur vie. Il gère aussi le conseil local des jeunes d’Aubervilliers. Au sein du BIJ, Kaaviya Thilaichivam est chargée des partenariats et responsable de la Digital Academy, des formations à distance proposées aux jeunes de la ville.

C’est un long parcours en tant qu’alternante au BIJ qui lui ouvre ces portes. Elle y travaille pour la première fois au cours de ses études de communication. La jeune femme, alors en BTS communication à Paris, cherche sa voie entre communication publicitaire et institutionnelle. Après un premier stage chez Publicis – « des gros clients, des gros chiffres avec des deadlines très serrées et une certaine pression » – Kaaviya trouve vraiment sa voie lors de son stage au BIJ. Elle raconte, les yeux brillants : « C’est d’une valeur inestimable de montrer des jeunes qui s’engagent, j’aime le fait de travailler dans l’intérêt général. » C’est d’ailleurs ce qui guidera le reste de son engagement.

Après ce stage, elle continue ses études en communication avec un bachelor puis un master, en alternance au sein du BIJ. Si la jeune femme s’est peu à peu éloignée de la communication dans ses missions actuelles, elle continue sur son temps libre. «Des jeunes viennent encore me voir pour que je les prenne en photo pendant les actions.»

Aujourd’hui, elle a su faire de sa jeunesse une force. C’est ce que confie sa collègue et ancienne maîtresse de stage, Nora : « Kavi, je suis fière de son parcours. On a besoin de collègues plus jeunes qui vont avoir une autre expertise sur la jeunesse ». Avec l’Académie digitale, Kaaviya est d’ailleurs à la tête d’une petite équipe. Une évolution de carrière que sa collègue juge méritée. « Elle a une grande maturité et de vraies compétences professionnelles à mettre au service de la Digital Academy. C’est faire un pied de nez à ceux qui jugent les jeunes. »

« On habite en banlieue mais on n’est pas la banlieue »

Son engagement se reflète dans son rapport à la ville, trop dévalorisée selon elle. « Pourquoi, quand il se passe de belles choses ici, personne n’en parle alors que dès qu’il y a le moindre petit vol, on voit la presse du monde entier ? » Et l’Albertivillarienne fait partie de ces jeunes qui font briller la ville, notamment à travers son engagement au conseil local des jeunes. À ce titre, une des actions menées par le conseil, qui l’a marquée, est « Salut, Salam, Shalom ». Un projet en partenariat avec SOS Racisme qui a pour but de déconstruire les préjugés. Dans ce projet, les jeunes font un tour de France pour parler du racisme. La jeune engagée se souvient d’une rencontre à Perpignan. « Quand j’ai dit venir d’Aubervilliers, certains participants ont été étonnés qu’une jeune de banlieue s’engage. On habite en banlieue mais on n’est pas la banlieue. On n’est pas défini que par ça. »

« Pas que ça », la jeune femme en est convaincue. Le conseil des jeunes et l’accompagnement de Nora et Nordine, qui le gèrent, ont tout changé pour elle. « J’ai appris à m’exprimer en public devant parfois 500 personnes alors qu’en arrivant, j’osais à peine prendre la parole. » C’est cette communauté qui a permis à Kaaviya d’apprendre autant. Un groupe où les jeunes sont libres de s’exprimer et de vivre librement, comme en témoignent les allers et venues des membres dans le bureau. C’est en s’investissant dans le Conseil local que la jeune femme a découvert des valeurs dans lesquelles elle pouvait se reconnaître. Elle se souvient des élections de 2022 pour les départementales. La ville manquait d’assesseurs et les jeunes du conseil ont donc été sollicités. « À ce moment-là, je ne savais même pas ce qu’était un assesseur. On m’a expliqué et j’ai tout de suite dit oui. Ça me semblait impensable que des bureaux n’ouvrent pas et que des gens ne puissent pas voter. »

« Il y a peut-être quelque chose de génétique »

Cet engagement auprès du conseil des jeunes, c’est aussi un retour aux sources pour la jeune femme. Même si ses parents ont emménagé à Aubervilliers à sa naissance, à ses 11 ans, ils quittent la ville pour le XVe arrondissement de Paris. Elle revient vivre dans la deuxième ville de Seine-Saint-Denis grâce à cet engagement. « C’est à Aubervilliers que j’ai commencé à vraiment me sentir citoyenne ». Malgré tout, l’engagement, c’est quand même aussi une histoire de famille : « j’ai grandi avec une mère très généreuse et beaucoup de monde à la maison, ça a quand même fait naître des valeurs en moi ». Elle a d’ailleurs découvert récemment que son père aussi était engagé dans sa jeunesse. « Il y a peut-être quelque chose de génétique, au final », rit-elle.

Même après son départ pour Paris, elle a maintenu un lien avec la ville à travers sa sœur, elle aussi membre du conseil quand elle était plus jeune. Soubahtaha, de cinq ans son aînée, était d’abord un peu opposée à l’arrivée de sa sœur. « On se développe de manière tellement libre ici, qu’elle n’avait peut-être pas envie de le faire devant sa sœur. » Elle a finalement accepté et les deux travaillent désormais ensemble au sein du BIJ. La BIJ et le conseil des jeunes sont devenus le point central de sa vie et de sa construction : « c’est vraiment ici que je me suis construite. Il y a un avant et un après. »

Faustine Longatte