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Joseph Delage, le sport comme remède au mal-être – Grand Paris Popu

Joseph Delage, le sport comme remède au mal-être

Joseph Delage a porté la flamme olympique et a rencontré les Bleus en Russie. Membre d’Irrésistibles français, une association de supporters des équipes de France de sport, l’Ivryen de 48 ans soigne son manque de reconnaissance au travail grâce au sport.

Joseph Delage avec le cœur de flamme, une pièce de la flamme olympique qu’il a portée le 21 juillet 2024. © Ludivine Dewulf

55 heures. C’est le temps que Joseph Delage met pour arriver à Kazan, en Russie. On est en 2018. La Fédération française de football a invité Irrésistibles Français, l’association de supporters des équipes de France de sport dont Joseph Delage est membre, à participer au premier entraînement des Bleus avant la Coupe du monde. A la fin, les joueurs de l’équipe de France offrent une place à chaque adhérent pour France – Australie, leur première rencontre. Joseph Delage reçoit la sienne d’Olivier Giroud. Un honneur pour celui qui donne de la voix à tous les matchs de la formation de Didier Deschamps : “Tu fais 55 heures de bus et on t’offre une place. C’est génial !” La passion de Joseph Delage pour le sport paraît évidente. La raison de son engouement, elle, l’est moins.

C’est le manque de reconnaissance. Joseph en souffre dans son ancien poste de conseiller clientèle. Il se tue à la tâche, mais cela ne change rien : “Tu prends les gens par la main. En échange, la direction déprécie ton travail.” Depuis son arrivée dans sa boîte en 2016, il dirige plus de projets qu’il n’en faut. Tout son service le sollicite à la moindre difficulté. En 2021, il n’échappe pas au burn-out. Il en fait deux autres avant de quitter son poste, en novembre 2024. La reconnaissance, il la retrouve dans son “supplément d’âme” : le sport.

Aux Jeux olympiques, notamment. Le 21 juillet 2024, il porte la flamme à Créteil (Val-de-Marne), sa ville de naissance. La foule est en délire. Lui en pleurs. Ses yeux sont encore humides quand il repense aux cris de joie sur son passage. “Voir le plaisir dans le regard des gens. C’est ça la vie”, clame-t-il.

Toutes les villes ne partagent pas ce plaisir. La flamme passe par plusieurs agglomérations du Val-de-Marne mais pas Ivry, ville dans laquelle Joseph habite depuis 2004. Cela l’attriste : “Je n’arrive pas à croire que la flamme ne soit pas passée par une ville de sport comme celle-ci.” Pas de quoi le décourager. Joseph Delage décide de prêter son uniforme de porteur de flamme aux organisateurs de l’exposition de sa commune sur les Jeux olympiques. “Je suis fier d’avoir offert quelque chose à ma ville”, lance-t-il.

Avant d’être remarqué par le grand public et les sportifs professionnels, Joseph Delage se fait discret. Dans sa jeunesse, personne ne le remarque. Timide, il n’ose pas s’imposer dans une fratrie de cinq enfants. A Mont-Mesly, sa cité d’enfance à Créteil, il est le plus petit du quartier… alors qu’il fait 1 m 82.

Lors de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, Joseph Delage s’attend à un discours de remerciements à destination des leaders d’ambiance de la part de Tony Estanguet. En vain. “Il suffisait de dire : “Merci aux 2000 volontaires et aux 1 000 leaders d’ambiance”, bougonne-t-il. Mais celui qui, pendant les épreuves, a été placé dans les carrés supporters afin d’inciter les gens à donner de la voix pour les athlètes français, a été honoré plus tard.

“Aujourd’hui, je suis sur la plus haute marche du podium”, s’exclame-t-il. Les étoiles dans les yeux, il se remémore celles qu’il a montées lors de la parade des athlètes en septembre 2024. Face à des Champs-Elysées noirs de monde, il est remercié par Emmanuel et Brigitte Macron, Tony Estanguet et Thomas Bach, le président du Comité international olympique (CIO), pour son engagement dans les tribunes lors des Jeux. “Tout le monde n’aura pas la flamme olympique pour se soigner mais chacun peut trouver un équivalent”, philosophe-t-il.

Ludivine Dewulf