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Au cinéma de Bobigny, les enfants découvrent le 7e art autrement  – Grand Paris Popu

Au cinéma de Bobigny, les enfants découvrent le 7e art autrement 

Ce dimanche 15 décembre, l’Écran Nomade organisait un atelier d’initiation à l’animation pour les enfants de Bobigny. Ce cinéma itinérant a un objectif clair : rendre le 7e art accessible à tous. Les 20 enfants présents en ont pris plein les yeux.

Ciné-atelier à l’Écran Nomade de Bobigny – Crédit : Ilana Ray-Moch

La lumière se rallume. Les enfants s’étirent dans la salle de projection du conservatoire Jean Wiener à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Le court métrage a duré 54 minutes. Il raconte l’histoire d’un livreur de pizzas, envoyé par le Père Noël pour sauver le réveillon dans une banlieue grise. «C’était trop bien ! Le livreur ressemblait au cousin de Clémence», chuchote Rayan à son voisin. Coller à la réalité, c’est l’intention du réalisateur, Nicolas Bianco-Levrin. Pour les films qu’il réalise sur les banlieues, chaque détail est pensé afin que l’image soit la plus réaliste possible. «La culture, c’est un pansement sur une plaie ouverte. On fait attention à ce que l’on raconte», nous confie-t-il en peaufinant l’atelier qui est sur le point de commencer. 

 L’Écran Nomade, ça change de la maison

L’initiative est née de l’Écran Nomade, le cinéma itinérant de Bobigny. Il a été créé il y a cinq ans pour pallier la fermeture du Magic Cinéma, seul cinéma de la ville. En attendant l’ouverture d’une nouvelle salle, en avril prochain, les projections peuvent continuer. «Les films sur la banlieue que l’on projette permettent d’en donner une autre image», raconte Roxanne Hillairet, programmatrice, tout en distribuant des feutres de couleurs et du papier blanc aux enfants. Sentiment partagé par une des mamans présentes, venue en pyjama pour accompagner sa fille. Elle remercie Roxane : «C’est bien, c’est différent des films américains qu’on à l’habitude de voir.»

Répartis par groupes de trois, les 20 enfants s’assoient autour de plusieurs tables. Ils doivent écrire leurs prénoms en variant les typographies. «Louis, Manel, Myrtille.» Le réalisateur prend le temps de dessiner un lettrage différent par prénom. L’objectif ? Leur montrer que les possibilités sont infinies. Les quelques parents présents contemplent et encouragent. Mais la plupart des enfants sont accompagnés par leur coach de handball. Assis dans le fond, sur les canapés rouge, Jean Saint-Val explique son initiative : «Ça les sort du sport et leur donne une approche du cinéma différente de celle à la maison.» Une fois par an, l’éducateur et coach sportif organise un atelier avec le cinéma. Les parents sont conviés, mais la plupart sont absents. 

“Les 20 mêmes enfants curieux de la ville”

Pendant que la plupart des enfants dessinent leur prénom, Nicolas Bianco-Levrin les prend à tour de rôle, par groupe de trois, afin de leur transmettre les bases de l’animation. Pour ce faire, il dispose un appareil photo en hauteur et des figurines en papier du Père Noël et d’un pigeon sur la table en bois. La tâche des enfants est de faire bouger les personnages sur chaque photo pour créer un mini film d’animation. Pendant que Myrtille s’occupe de faire voler le pigeon, Sophie, sa maman, l’encourage en italien.

«Je suis l’habituée numéro un d’Ecran Nomade», assure-t-elle en riant. Cette maîtresse de conférences en études théâtrales vient à toutes les séances et participe à tous les ateliers, avec ses deux enfants. Pour elle, ce cinéma est «fondamental pour Bobigny», même si elle lui trouve quelques défauts. «C’est toujours les mêmes 20 enfants curieux de la ville qui viennent. Ce sont les mêmes habitants blancs et d’une certaine classe qui se déplacent», déplore-t-elle. La preuve : elle connaît tous les parents. Sophie rigole avec Théophane, le papa de Zacharie, depuis le début de l’après-midi. «Il n’y a jamais grand monde. J’ai déjà fait des séances où il y a avait seulement le projectionniste et mon fils», confie-t-il entre deux discussions.

Il est 17h, c’est la fin de l’atelier. Chaque enfant repart avec son court métrage animé, envoyé par mail. «C’est super ce que vous faites, merci encore», lance Sophie en partant.

Ilana Ray-Moch