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Fanta Sangaré, une figure de la vie associative de Bobigny – Grand Paris Popu

Fanta Sangaré, une figure de la vie associative de Bobigny

A la tête de l’association Femmes Relais depuis plus de 20 ans, Fanta Sangaré aide une centaine de personnes chaque jour à Bobigny. Au Mali ou en France, sa fibre humanitaire a guidé son existence.

Fanta Sangaré dans son bureau, à Bobigny (Marnie Abbou)

Sur la devanture des locaux de Femmes Relais, sur la place des Nations unies à Bobigny (Seine-Saint-Denis), les horaires officiels sont affichés : 9h-12h et 14h-18h du lundi au vendredi. En réalité, l’association ne ferme pas, même le week-end. Les personnes dans le besoin sont toujours prises en charge. Cours de français pour adultes, aide aux devoirs pour les enfants, refuge pour les femmes victimes de violences conjugales ou espaces de douche pour les sans-abris. Portée par Fanta Sangaré, l’association agit sur tous les fronts. La directrice de 62 ans prête aussi main forte aux salariés pour gérer les demandes administratives. «La plupart des personnes qui viennent ici ont besoin d’aide avec le renouvellement de leur titre de séjour. Alors, on les accompagne», explique-t-elle.

La porte du bureau de la directice est elle aussi toujours ouverte. Les murs sont très décorés : prospectus contre l’excision, affiches pour promouvoir le droit des femmes ou faire-part de naissance. Une pièce d’une dizaine de mètres carrés qu’elle partage avec deux collègues. Les autres membres de l’association n’hésitent pas à rentrer dès qu’ils en ont besoin. D’ailleurs, une des salariées arrive. Elle demande sa carte bleue à Fanta Sangaré pour faire une course. La directrice n’hésite pas une seconde. Elle tend sa CB et un post-it avec son code écrit dessus. Le bout de papier est déjà prêt dans son portefeuille. Ce n’est pas la première fois qu’on la lui demande.

Etre au contact

«Ici, je fais tout. L’accueil, les colis alimentaires, les dons de vêtemenst, la gestion des dossiers. Je suis polyvalente», raconte Fanta Sangaré avec un grand sourire aux lèvres. Malgré les responsabilités qui lui incombent, elle reste toujours au contact des personnes dans le besoin. Deux fois par semaine, l’association organise des distributions alimentaires. A chaque fois, plus d’une trentaine de familles en bénéficie. «J’adore distribuer les colis de nourriture. Je ne les laisse pas le faire sans moi», confie-t-elle.

Chaque jour, une centaine de personnes viennent dans les locaux de Femmes Relais. Jeunes ou vieux, femmes ou hommes. Tout le monde est le bienvenu. Fanta Sangaré déambule dans les différentes pièces pour s’assurer que tout le monde est pris en charge ce mardi après-midi. Elle porte un tailleur noir et ses cheveux sont cachés sous un bonnet de la même couleur. Elle se débarrasse de son écharpe pied-de-poule quand elle a trop chaud. Au milieu d’une conversation, on l’appelle à l’autre bout des locaux : «J’arrive, je vais juste allumer la douche pour qu’un SDF puisse se laver», lance-t-elle déjà sur le départ.

Plus de 20 ans d’engagement

Elle met les pieds dans les locaux de Femmes Relais pour la première fois en 1992. L’actuelle directrice salariée commence comme bénévole. En parallèle, elle travaille en tant que médiatrice sociale à la mairie d’Epinay-sur-Seine. Elle découvre l’association grâce à un stage dans le cadre de son diplôme de formatrice en français. Ce projet naissant lui plaît immédiatement. A l’époque, l’association n’a que quatre ans. Son histoire la rapproche de la fondatrice, Kady Koita. Elles ont toutes les deux fui des mariages polygames en Afrique. Fanta Sangaré a quitté son pays en 1991, à 29 ans. «Je voulais divorcer mais cela aurait été trop compliqué en restant au Mali. J’ai préféré venir en France», confie-t-elle.

Avant même d’arriver en Europe et de rejoindre Femmes Relais, Fanta Sangaré aidait déjà les gens, à son échelle. Au Mali, elle est restée institutrice pendant 9 ans. Elle enseignait à des enfants âgées de 4 à 12 ans. Là-bas, elle travaillait aussi aux côtés de deux ONG : le Secours Populaire et les Volontaires du progrès. Elle était chargée de faire la liaison entre les institutions et les populations dans le besoin. «Ce que j’aime c’est la solidarité, peu m’importe sous quelle forme. J’aime beaucoup donner, c’est dans mon ADN», juge-t-elle.

Marnie Abbou