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La cantine solidaire de la Pagaille nourrit le quartier d’Ivry-Port – Grand Paris Popu

La cantine solidaire de la Pagaille nourrit le quartier d’Ivry-Port

Dans ce quartier populaire d’Ivry (Val-de-Marne), la Cantine de la Pagaille propose chaque midi des repas à prix libre. Le restaurant solidaire sert 80 couverts au quotidien, une offre conviviale et de qualité.

La Cantine de la Pagaille se situe dans la ressourcerie éponyme. Crédit photo : Valentin Valette.

Un jeune homme au blouson kaki s’avance avec hésitation dans la salle. Vêtu d’un tablier blanc, un cuisinier l’accueille : «C’est à prix libre ici, vous allez au comptoir et vous prenez un plateau.» Elliot, 34 ans, étudiant en développement web en reconversion, s’exécute. Au comptoir, Saïda, une autre cuisinière, lui demande : «Viande ou végétarien ?» Pour sa première à la Cantine de la Pagaille, à Ivry (Val-de-Marne), il opte pour l’option viande. «Je passe souvent à vélo sans m’arrêter, raconte-t-il. Aujourd’hui, c’était l’occasion de découvrir.» Il prend son plateau en métal, ses couverts et s’installe à table. Il dégaine sa fourchette pour prendre une première bouchée. Verdict ? «Hum, c’est très bon.»

Au menu du jour : poireaux vinaigrette en entrée, pennes à la bolognaise ou au pesto et pour finir un gâteau façon carrot cake. Pour ce menu entrée-plat-dessert, Elliot a payé dix euros. C’est le prix de soutien affiché pour ceux qui ont plus de moyens. Sept euros pour le prix conseillé (prix coûtant). Sinon, c’est à la bonne volonté des gourmands et en fonction des bourses de chacun. Raphaël, coordinateur du lieu, s’en vante : «On est la seule cantine à prix libre du département.»

Un lieu de vie alliant convivialité et accessibilité

La Cantine de la Pagaille est un restaurant solidaire ouvert à tous chaque midi, du mardi au samedi. Créée en 2020, elle est installée au milieu de la ressourcerie éponyme, dans le quartier populaire d’Ivry-Port. Cinq cuisiniers professionnels et une trentaine de bénévoles s’activent derrière les fourneaux pour fournir des repas différents chaque jour, avec une moyenne de 80 couverts quotidiens. L’objectif ? «Offrir de la nourriture de qualité, accessible à tous et qui participe à la vie du quartier», précise Raphaël.

Mehrez, qui travaille depuis sept mois dans l’atelier de réparation de vélo au sein de la ressourcerie, vient tous les mardis : «On s’entend bien avec tout le monde.» Sa voisine de table ajoute : «C’est convivial. Il y a de la gentillesse.» Brigitte, 75 ans, habite dans le XIVe arrondissement de Paris et mange régulièrement à la Cantine. «Quand tu vas au resto, tu payes seize euros au moins. Là, je donne ce que je peux, se réjouit-elle au milieu du brouhaha. En général, dix euros pour soutenir l’association. Mais ça dépend.» Pour la retraitée, à qui il reste 300 euros par mois après paiement du loyer, «ça fait du bien» de pouvoir donner ce qu’elle veut.

Bernard, 65 ans, grand habitué des lieux depuis l’ouverture, les rejoint. «C’est le chargé de communication, rigole Raphaël. C’est une star, il est passé dans le Parisien.» Tous les jours, le retraité et brocanteur à la ressourcerie pointe à 13 heures, paye sept euros, récupère son plateau et s’installe sur les grandes tablées. «Je connais tout le monde. On peut discuter et c’est souvent blindé. C’est normal, ce n’est pas cher et on mange bien», se réjouit Bernard.

Assis un peu plus loin, un couple de retraités vitriots, Michel et Martine, vient occasionnellement quand il passe à la ressourcerie. «Ça nous permet d’aider et ça crée de l’emploi. Ce n’est pas industriel et c’est toujours très bon.» Discrètement, Martine se penche et ajoute : «C’est bien, on peut avoir du rab quand il y en a.»

«Tout est fait maison et on privilégie les produits bio et frais»

Si le côté solidaire prend une bonne place dans le cœur des Franciliens qui viennent manger, la qualité des produits ravit les appétits. Antoine, cuisinier salarié, précise que «tout est fait maison et on privilégie les produits bio et frais». La Cantine s’approvisionne avec les invendus alimentaires bio de Rungis pour les fruits et les légumes et auprès des maraîchers. Pour les œufs, c’est une productrice de la Sarthe qui les livre. Une association leur fournit les pâtes. Pour la viande, direction la boucherie du coin, halal, afin de s’ouvrir au plus grand nombre. «On fait au moins cher», ajoute Antoine. Les bénévoles et les salariés s’emploient ensuite à regrouper les produits récupérés et à élaborer les repas de la semaine, qu’ils communiquent sur les réseaux sociaux.

Sur les 80 couverts quotidiens, il y a environ un tiers d’employés de la ressourcerie, un tiers de gens qui payent plus de sept euros et un tiers qui ne payent pas ou peu. Ce modèle permet d’entretenir une solidarité envers les plus démunis tout en partageant un repas dans la convivialité cantinière de la Pagaille.

Valentin Valette