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À la Collecterie de Montreuil, on donne une seconde vie aux objets – Grand Paris Popu

À la Collecterie de Montreuil, on donne une seconde vie aux objets

Présente sur deux sites, cette ressourcerie au cœur de Montreuil rencontre un très grand succès avec ses objets uniques à prix raisonnables. Ici, les achats de dernière minute pour les fêtes de fin d’année favorisent la solidarité et l’éco-responsabilité.

Objets de Noël en vente à la Collecterie. Crédit photo : Alara Nur Koknar

La Collecterie, rue Saint-Antoine, est pleine de vie en cet après-midi de la mi-décembre. De nombreux clients profitent de l’occasion pour acheter des cadeaux de Noël à des prix imbattables. Sous un sapin décoré, ue femme examine une vieille affiche publicitaire de Noël de Breizh Cola. À quelques pas, des clients fouillent des étagères remplies de mugs, assiettes et gourdes. « J’ai l’habitude de venir ici, tant pour acheter que pour donner  », explique Dominique, grand-mère en quête de jouets pour sa petite-fille. Chaussures, draps, livres, raquettes de tennis, pantalons de ski et vêtements pour bébés… L’offre, très éclectique, comprend même des appareils électroniques, testés avec soin pour s’assurer qu’ils fonctionnent bien. Sans oublier les bijoux, minutieusement nettoyés au vinaigre pour les faire briller.

Depuis son ouverture en 2012, cette ressourcerie associative s’est imposée comme un pilier de la communauté montreuilloise. À but non lucratif, elle transforme les objets délaissés en trésors pour tous les budgets, avec un objectif simple : couvrir les frais de loyer et de salaires, rien de plus. Présente sur deux sites – rue de Saint-Antoine et rue du capitaine Dreyfus –, la Collecterie est en pleine expansion. Une nouvelle antenne verra le jour en septembre 2025, rue de Paris : un concept-store avec un café et une cantine solidaire. 

Articles pour enfants en vente à la Collecterie. Crédit photo : Alara Nur Koknar

Dans l’atelier de design, le silence n’est brisé que par le bruit d’un outil travaillant le verre. Ici, des pneus de voiture se transforment en coussins et des vieux vinyles en sacs. Tous les samedis, des ateliers sont organisés pour le public afin d’enseigner des techniques telles que la linogravure, la tapisserie et la couture. Marjorie, ancienne designer et salariée depuis deux ans, partage sa philosophie : « Prendre soin des choses déjà existantes avant d’en produire davantage. » L’objectif est d’apprendre aux gens à réaliser leurs propres projets de design à partir de matériaux qu’ils peuvent trouver chez eux. Ils apprennent à créer des objets personnalisables tels que des broches et des planches à découper.

Dans la salle de tri, quatre employés séparent des tas de vêtements. Chaque semaine, 4 à 5 tonnes de textiles sont triées et mises à la vente. Nathalie, membre de l’équipe depuis trois ans, explique : « Pour éviter la monotonie du travail mécanique, chacun fait le tri à tour de rôle, tous les postes sont polyvalents ici. » Quelque 8 % des dons, qui ne peuvent pas être mis en vente, sont redistribués à l’association Amelior, pour être vendus au marché des biffins de la Croix-de-Chavaux. «C’est frustrant, admet-elle. Surtout quand on pense à la surproduction de vêtements synthétiques, difficiles à recycler.»

La cuisine commune à la Collecterie. Crédit photo : Alara Nur Koknar

À l’heure du déjeuner, une odeur de chocolat flotte dans l’air. Des chansons de Noël sont diffusées sur le haut-parleur. A côté de la salle de repos chauffée par un grand poêle, Nesrine et Fatima préparent des gâteaux pour leur repas de Noël jeudi prochain. À la Collecterie, on mange ensemble. Chaque jour, trois des 17 membres permanents se relaient pour cuisiner des plats à partir d’ingrédients bio et locaux. Le prix est fixé à 2,50 euros, déduit du salaire. Aujourd’hui au menu : tarte aux champignons et oignons confits, suivis de fromage en dessert.

Au-delà des ventes, la Collecterie se veut aussi « un lieu d’éducation », selon Marilou, référente au pôle de sensibilisation. Chaque année, lors de la Semaine européenne de la réduction des déchets, elle accueille enfants et adultes pour sensibiliser à la surconsommation. Elle organise également des animations sur l’impact écologique des habitudes d’achat et l’exploitation dans l’industrie textile. Avec ses 219 tonnes d’objets sauvés en 2023, la Collecterie peut se targuer de prendre sa part au nécessaire effort collectif.

Alara Nur Koknar