Inauguré au début de l’été et mobilisé lors des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024, ce complexe sportif et culturel se prépare à lancer sa programmation et une tripotée de projets ambitieux.
Hauteur sous plafond vertigineuse, murs immaculés aux finitions parfaites et forte odeur de peinture fraîche : voilà l’ambiance qui règne au centre sportif et culturel Camille Muffat. Et pour cause, le site est flambant neuf. Situé au bord de la Seine, dans un écoquartier en construction au nord de Clichy, cet immense complexe de 6000 m² a été inauguré en juin par le maire de la ville, Rémi Muzeau. Avec dès son ouverture une première mission, et pas des moindres : servir pour les Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024.
Confortablement installée derrière son bureau au troisième étage du bâtiment, Ingrid Desmedt, veste de tailleur grise impeccable, termine de taper un e-mail sur son ordinateur. Elle est la directrice de l’établissement. «En juillet, on a accueilli l’équipe de France masculine et féminine de volley-ball. Puis en août, le complexe a servi de base arrière aux sponsors, aux familles et aux médias reliés à la délégation paralympique britannique», précise-t-elle, au moment où une employée entre dans le bureau : «Je voulais voir avec toi où mettre la régie, le son et comment cacher les sorties de secours pour ce week-end», demande-t-elle à la directrice.
Le «Clichy Hall», une enceinte de 1 389 places
Car après ce baptême du feu olympique, dont il reste quelques vestiges dans les allées du bâtiment, comme ces tatamis de l’équipe paralympique britannique, l’équipe du complexe s’attelle à préparer une programmation copieuse. Le long des immenses baies vitrées qui habillent les couloirs latéraux du troisième étage, Mathieu Moreira Corato, responsable de communication de l’établissement, enchaine les coups de fils avec clients et collègues de travail. Le centre se prépare à accueillir son premier gros évènement : «Ce week-end, on reçoit la Pro Evolution Fighting, une organisation de MMA amateure, mais la programmation va vraiment s’intensifier à partir de janvier-février».
Et au menu, il y aura beaucoup de sport : boxe, judo ou encore taekwondo. Mais pas seulement. L’établissement a vocation à devenir le nouveau lieu de rassemblement principal des Clichois et accueillera dès cette année les vœux du maire, qui avaient jusqu’alors lieu au gymnase Georges Racine.
Pour faire de ce complexe le nouveau centre névralgique de la ville, la mairie a sorti les grands moyens : au centre du bâtiment trône le «Clichy Hall», la salle principale de l’établissement. «Elle possède 1 389 places assises et peut monter jusqu’à 2 400. Mais elle n’est pas encore totalement terminée, on prévoit d’y ajouter deux écrans géants», détaille Mathieu Moreira Corato sur le parterre noir immaculé de l’enceinte, où le moindre bruit résonne jusqu’au plafond. À l’autre bout de la salle, un groupe de personnes est en pleine conversation avec la directrice du centre sportif. «C’est une organisation de danse, «Lack studio», qui est en train de prendre ses marques en vue des dix ans de leur création, qu’ils fêteront ici-même en février», poursuit-il.
Gymnase, salles d’escalade et bureaux
Un enchainement d’évènements qui va rapidement obliger l’équipe du complexe sportif à prendre ses marques dans l’établissement et, surtout, à étoffer ses rangs. «Dis Mathieu, c’est toi qui es allé au sixième étage ? Parce que tout est encore allumé», s’agace un homme qui traverse d’un pas élancé le «Clichy Hall», bonnet sur la tête accordé à la couleur taupe de son pull. «Lui, c’est Tristan Antoine, le régisseur. Il s’occupe aussi de la maintenance de l’ensemble du bâtiment, mais il n’est arrivé qu’il y a deux semaines. On doit encore recruter du monde, on n’a pas encore de secrétaire, par exemple», explique le chargé de communication.
Du renfort bienvenu, car l’activité du centre Camille Muffat ne se résume pas à sa salle de 1 389 places. Le lieu se veut polyvalent. Au premier étage, un gymnase destiné à un projet de création d’une équipe professionnelle de volley-ball clichoise a été mis en place. Bien accompagné par deux salles d’escalades – dont l’une attend encore de voir son mur être posé – vendues au réseau de salles Hapik, et qui ouvriront en avril.
Enfin, le deuxième étage est entièrement constitué de bureaux, qui seront loués à des Clichois en recherche de locaux pour leur activité professionnelle. «On a déjà signé des contrats avec un cardiologue et un kinésithérapeute, mais ils ne sont pas encore installés», précise Mathieu Moreira Corato, qui ne cache pas sa hâte de voir le centre Camille Muffat prendre enfin vie.