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L’Unité d’archéologie de Saint Denis, une mine d’or du Moyen-Âge – Grand Paris Popu

L’Unité d’archéologie de Saint Denis, une mine d’or du Moyen-Âge

En plein centre de Saint-Denis, l’Unité d’archéologie abrite des milliers de vestiges de la ville, remontant au Moyen-Âge. C’est ici qu’une dizaine d’archéologues s’activent pour référencer et conserver les trouvailles faites lors des fouilles dans la ville.

Manon Fafin, dans les réserves de l’Unité d’Archéologie de Saint-Denis. Crédit : Nine Ciavarini Azzi

Des cruches, pots et tirelires en céramique soigneusement présentés dans une vitrine. Une étagère pleine d’assiettes vétustes. Au mur, des cartes de la ville datant du Moyen Âge. Bienvenue à l’Unité d’Archéologie de Saint-Denis. Située à l’intérieur d’un simple bâtiment du centre-ville, rien n’indique qu’ici se cachent de vrais trésors et vestiges du passé de la cité des rois.

Et pour cause, l’endroit n’est pas ouvert au public. Onze agents de la ville, des archéologues pour la plupart, y travaillent. Parmi eux, Manon Fafin, en poste à l’Unité depuis deux ans. «Quand les gens pensent à l’archéologie à Saint-Denis, ils imaginent uniquement la basilique. Ils ne se doutent pas du travail qu’on réalise chaque année. Or on est présents avant chaque travaux. Et dès qu’on fouille, on trouve», explique-t-elle.

Créée en 1982, l’Unité est chargée de réaliser des opérations archéologiques dans la ville et conserver le mobilier découvert. Du fait des nombreux chantiers de rénovation à Saint-Denis, des fouilles considérables ont eu lieu ces deux dernières années. Parmi celles-ci, les chantiers de la basilique, de la place Jean Jaurès ou encore de la rue Jean Jaurès, achevés la semaine dernière.

Des ossements éparpillés

Dans la salle de «reconditionnement», un archéologue se consacre à cette dernière fouille. Accompagné de trois stagiaires de 3e, il termine de ranger les objets dénichés. «Regardez, ça c’est un os de cheval», montre-t-il aux adolescents, tout en leur exposant les différentes étapes de conservation des vestiges. De la céramique, des os d’animaux et du verre ont été retrouvés lors de la fouille de la rue Jean Jaurès, aux côtés de restes de caves.

Une fois lavés, pesés et étiquetés, ces objets doivent être envoyés pour analyse à des spécialistes de l’Institut national de recherches archéologiques préventives. En parallèle, les archéologues dessinent des modèles 3D de ces trouvailles. Car leur rôle est de référencer ce qui a été découvert sur le chantier, avant que les travaux ne soient réalisés. Et notamment ce qui n’a pas pu être ramené, pour qu’il en reste des traces.

Des rires s’échappent du bureau voisin. «Il reste plein de gâteaux de Noël d’hier», lance un agent. «J’ai ramené des empanadas pour midi», rajoute un autre. Dans la grande salle qu’ils occupent, des ossements sont éparpillés sur la table, à côté de leurs tasses de café. Insolite ? Pourtant, ce sont bien des bureaux d’archéologues. 

Une chaussure en cuir du XVè siècle

Le cœur de la machine se situe au sous-sol du bâtiment : les réserves. Un long couloir, d’où partent plusieurs salles. Dans chacune, le même « spectacle ». Des montagnes de boîtes, certaines en carton, d’autres en plastique transparent, minutieusement étiquetées. Avec un numéro et des lettres majuscules pour préciser la localisation des vestiges.

A l’écart, une salle se distingue par sa température plus élevée. L’air y est plus humide, afin de conserver les objets en bois, mais aussi la star de l’Unité : la poulaine de Saint-Denis. Une chaussure en cuir datant du XVe siècle, parfaitement conservée. «On en est très fiers. Et on est particulièrement minutieux quant à la conservation de ces objets. Les matériaux des boîtes sont tous neutres pour éviter toute propagation de champignons», explique Manon Fafin.

Conserver, référencer mais aussi transmettre. Au sein de l’Unité, on essaie d’impliquer les Dionysiens. Un service est entièrement dédié à la valorisation du savoir archéologique, en lien avec les habitants. Pour cela, une newsletter a été créée à leur intention. Au sommaire : des portraits des archéologues, des points sur l’avancée des fouilles ou des jeux archéologiques. Plusieurs visites sont aussi organisées avec les élèves des écoles maternelles et primaires, qui découvrent ainsi leur ville sous un nouvel angle. Les lieux seront également ouverts au public lors des prochaines journées européennes de l’archéologie, en juin 2025. 

Nine Ciavarini Azzi